Hanoi
Retour à Hanoi | Abandon

Retour à Hanoi

Le réveil sonne à 5h. Ce matin nous prenons l’avion pour Hanoi. Cette fois c’est pour de bon : si on est déjà passé par la ville auparavant, c’est maintenant la dernière étape de notre voyage et nous avons trois jours pour la visiter .
On descend à l’accueil de l’hôtel et on réveille le jeune de la réception qui dort… sur un matelas par terre au milieu des ordinateurs !  Le hall de l'hôtel sert en effet de cybercafé où les jeunes du quartier viennent passer leurs soirées à jouer en ligne. Dur dur… Mais son salaire ne lui permet surement pas de louer un appart. C’est le cas pour tous les jeunes bossant dans les hôtels que nous avons rencontrés jusqu’ici .

Depuis l’avion retournant vers Hanoi, j’ai une vue imprenable sur le pays. Ho Chi Minh Ville / Saigon, énorme mégapole grouillant de scooters, le Delta du Mékong très vert et plein de rizières, la Rivière Rouge très… rouge ! J’ai également un bon aperçu de la météo : très beau dans le sud, temps de merde au centre et beau temps brumeux dans le nord. C’est un peu un condensé de toute la météo de notre voyage  !

Arrivés à Hanoï, nous trouvons un petit hôtel sympa près de la rue des tailleurs de bambous. Ici, chaque rue est spécialisée dans un métier différent.
En nous déplaçant dans la ville, elle nous semble beaucoup moins « agressive » que lors de nos premiers passages. Sûrement une question d’habitude ! Elle fait même presque provinciale comparée à Saigon  !

Notre première visite de la journée nous amène au « Temple de la Littérature ». Datant du XIe siècle, c’est un des temples les plus anciens du Vietnam, entièrement dévoué à Confucius. J’avoue que j’ai un peu de mal : comment on peut vouer un culte religieux à Confucius, non pas un « prophète » mais un « simple » philosophe Chinois qui prônait la moralité politique et la sincérité dans les rapports humains. Mais bon, je ne suis pas un expert et il y a certainement un truc qui m’échappe  !
En tout cas, le temple est vraiment magnifique  ! Et il s’en dégage un sentiment d’intemporalité typique de ces temples d’extrême orient.

Nous allons ensuite au marché couvert. C’est finalement assez décevant : il ressemble beaucoup à celui de Saigon et il y a peu de produits exotiques en vente, mais plutôt des textiles. En revanche, à l’arrière du marché, ce qui se passe en coulisse est vraiment passionnant  !
Des camions arrivent et repartent, chargés de marchandise à raz la gueule. Une armée de Vietnamiens court dans tous les sens afin de les charger et de les décharger. Ca grouille de gens, c’est bruyant ; des mecs crient dans des mégaphones… C’est génial  ! On reste ainsi une bonne demi-heure à les observer et à prendre des photos. Le tout dans une ambiance bon enfant, car lorsque quelqu’un remarque mon appareil numérique, il pose tout fier sur le tas de sac qu’il va devoir transporter  !

Mais la fin de la journée approche et il nous reste plein de trucs à faire avant d’aller bouffer. Tout d’abord il faut se renseigner sur comment aller, demain, à la « Pagode des Parfums ». Située à quelques dizaines de kilomètres d’Hanoi, il parait qu’elle vaut vraiment le coup. Et bien décidés à ne pas répéter la même erreur que pour le Delta du Mékong, on veut y aller par nos propres moyens et ne pas passer par une agence . En tout cas ça va être la mission ! Il nous faudra prendre un bus pour un village situé à 10km, puis trouver un autre bus pour le village de la Pagode, à 50 km de là. Avant de terminer le voyage à pied
Enfin il nous faut aussi réserver nos places pour le spectacle des « Poupées d’eau ». C’est très touristique, mais également très réputé. Tellement réputé qu’il y a une queue de malade devant les guichets  ! En plus, les cars et les groupes ont leurs contacts et monopolisent toutes les places. Finalement on arrivera à en choper pour le dimanche, notre dernier jours, à 9h du mat’ .

Pour le dîner, nous finissons dans un bouiboui repéré le midi. Au menu une soupe de poulet très différente de toutes celles mangées auparavant. C’est assez étrange, car très parfumé avec des herbes médicinales chinoises, mais pas mauvais  !
Le resto proposait également une sorte de soupe… de poussins . Tous noirs et cuits avec leur duvet… Evidement on n’a pas osé en prendre . Je regrette un peu finalement, car je ne retrouverai certainement pas ça ailleurs  !


Abandon

7h, le réveil nous tire une nouvelle fois du lit à l’aube.
Aujourd’hui nous allons à la « Pagode des Parfums », un des lieux de culte les plus intéressant dans les environs d’Hanoi. Mais on traine pas mal au lit. Le temps de prendre notre petit dej’, et il est déjà 9h lorsqu’on décolle de l’hôtel .

Comme on a du mal à trouver notre arrêt, on rate de peu notre bus : il démarre alors que nous ne sommes plus qu’à quelques mètres de l’arrêt. Sindy lui a bien fait des signes, mais le chauffeur nous ignore … Tant pis, on prendra le suivant… que finalement on attend pas mal de temps !
Une fois à bord, je remarque une femme qui crache par terre. Ah non ! En fait, elle vomi  ! C’est incroyable comme les Vietnamiens sont facilement malades dans les transports. On en voit tout le temps en train de vomir  !
Une jeune Vietnamienne qui a visiblement très envie de parler engage la conversation en anglais avec Sindy. Elle est en fait très curieuse de savoir ce qu’on fout dans ce bus qui a pour destination un petit village de la banlieue. Sindy lui explique que nous voulons prendre un autre bus pour rejoindre la Pagode des Parfums et du coup elle nous indique, une fois arrivés, le prochain bus que nous devons prendre . C’est très sympa et très utile vu comment c’est le bordel dans cette gare routière. Elle est en effet blindée de "parasites" nous harcelant pour qu’on monte dans les bus de leurs potes où je suis sûr qu’on paierait plus cher

Comme d’hab', le bus attend d’être plein avant de démarrer. Du coup on en profite pour lire ce que le guide du Routard raconte sur notre destination. On s’est en effet basé sur notre autre guide, The Rough Guide, pour cette excursion.
Et là c’est la panique !! On apprend qu’il va nous falloir trois heures de trajets, que la visite dure trois heures également… et qu’on doit prendre un bus pour le retour vers 15h si on ne veut pas être coincés sur place  ! Putain y’avait pas tous ces détails dans l’autre guide  !! Un rapide coup d’œil à ma montre… il est 10h45, on ne sera jamais prêt à 15h pour le retour ! On a tout juste le temps de sauter hors du bus lorsqu’il démarre…

Je suis dégouté  ! Je suis frustré d’avoir abandonné et encore plus car c’est dû à notre « grasse mat’ » (toute relative quand même ). Je suis également un peu vénère que le Rough Guide ne nous ait pas donné tous ces renseignements qui nous auraient permis d’anticiper. D’autant plus que jusqu’à maintenant il s’était montré vraiment de meilleur conseil que le Guide du Routard ! Bref, je suis vraiment dégouté .

Pour nous consoler, nous retournons rapidement à Hanoi et décidons de visiter un marché où on nous a indiqué qu’il y avait du chien à vendre . C’est que la fin du voyage approche et si on a pu voir des ventes de chien à la foire aux bestiaux de Bac Ha, on n’en a toujours pas vu sur les étals des bouchers, ni… dans nos assiettes  !
Malheureusement, notre tuyau semble percé, car pas la moindre trace de chien découpé ici ! C’est décidément une journée qui commence très très mal  !

Nous arrivons sur la place de l’Opéra. Tout comme à Saigon, c’est un bâtiment colonial vraiment très joli  ! Arrive alors un énorme groupe de touriste sur des cyclos (vélo-taxis). Ils ont visiblement fait un petit tour dans la vieille ville et ont rendez-vous ici, devant l’opéra, avec leur bus. Le temps qu’il arrive, nous parvenons à choper quelques bribes de conversation. Il s’agit visiblement d’un groupe de Français  !
L’un d’entre eux se fait aborder par une jeune « ambulante ». Les ambulantes sont des Vietnamiennes portant des charges très lourdes sur leur épaule à l’aide de deux paniers en osier reliés par un grand balancier en bois. Symboles d’Hanoi, la plupart sont payées pour porter des charges d’un point A à un point B. Mais quelques unes, trouvant qu’il est plus rentable de se faire photographier par les touristes,  les harcèlent (et nous harcèlent) en permanence . Ici, la notre vient de trouver son gogo .
Et quel gogo ! Une fois les photos d’usage prises, il lui remet en pourboire… un billet de 5€ ! Presqu’une semaine du salaire moyen local ! Bon pour faire bonne figure il a quand même exigé qu’elle lui file trois bananes (valeur réelle : 6 centimes… ). Nous, on est sur le cul ! Tu m’étonnes qu’on soit sollicité en permanence avec des mecs comme ça qui lâchent la thune aussi facilement !


On passe le reste de la journée à "trainer" dans les rues de la ville, faisant parfois des rencontres cocasses. Ainsi un petit groupe des "jeunesses communistes" en train de répéter une sorte de chorégraphie. Ils sont très sympathiques, mais également extrêmement mauvais  ! Un peu plus tard, nous croisons un policier gérant à l’aide d’un mégaphone, d’un air grave et avec des gestes de robot, la circulation d’une rue… totalement déserte  !

Pour le dîner, nous décidons pour une fois de faire confiance au Routard, qui nous a peut-être tirés d’un mauvais pas ce matin. Nous allons dans un restaurant spécialisé dans le Poisson Chat depuis un siècle ! Il n’y a qu’un plat au menu, mais il est parait-il fameux dans tout le Nord-Vietnam !
Une fois sur place, c’est une cruelle déception  ! Tout d’abord la déco est pourrie et la propreté douteuse. Y’a même une souris qui se balade derrière le buffet à coté de moi … Quand au fameux plat… dégueulasse ! Il s’agit de petits cubes de poissons baignant dans l’huile et accompagné d’herbes fades… dont on sait maintenant, depuis le temps qu’on est dans le pays, qu’elles sont ramassées en pleine ville au bord des lacs et des rivières... Et ce n’est même pas copieux  !
En revanche l’addition est salée : le prix d’une nuit d’hôtel  ! Bref on s’est bien fait avoir et plus jamais je ne me fierai aux « bons plans » du Routard en matière culinaire : à chaque fois je suis déçu ! En même temps je me dis la même chose tous les ans