Le Delta du Mékong
Le Delta | Retour à Saïgon

Le Delta

Aujourd’hui nous partons pour le Delta du Mekong  ! Bon, comme on n’a que très peu de temps sur place, on est passé par la solution de facilité : une agence locale. La dernière fois pour My Son, c’était plutôt moyen (trop de touristes sur le site, une visite au pas de charge), mais grâce à ça on n’avait pas été coincés dans les inondations. Et puis là je le sens bien  !
Nous nous retrouvons donc dans un bus énorme rempli d’occidentaux, avec un guide qui enchaîne les blagues vaseuses… Ca commence mal … Pour passer le temps jusqu’au delta, je décide de dormir. Comme la plupart des passagers en fait  !

Nous arrivons à un embarcadère et montons dans un gros bateau de bois. Au micro, toujours notre guide blagueur. Au loin sur le fleuve, j’aperçois le chantier d’un énorme pont. C’est très impressionnant. Je me rappelle toutefois d’un article paru dans la presse française il y a quelque mois, faisant état d’une centaine de morts lors de l’écroulement d’une partie d’un grand pont en construction. Pas de doute, il s’agit du même .

On débarque assez rapidement sur une première ile. Le Delta est en effet connu, car le fleuve Mékong se divise àcet endroit en des dizaines de « canaux » entourant une myriade de petites iles. En tout cas, le décor fait très « Vietnamien », ressemblant à ce qu’on peut voir dans les films américains sur la Guerre .
Nous nous dirigeons vers une paillote où on nous présente la fabrication des feuilles de pâte de riz. Ce n'est pas inintéressant, mais ça sonne faux. D’autant plus que la paillotte fait également office de… boutique à souvenirs  ! Super l’authenticité ! Dans mon dos j’entends notre guide qui vente à des membres du groupe les mérites d’une nappe brodée vendue… 40 $  ! Et en plus il insiste sur le fait que c’est vraiment donné ! Je crois rêver .
A l’arrière de la boutique, un resto. C’est la qu’on va déjeuner. Chouette…

C’est vraiment dégueulasse  ! De loin le pire repas depuis le début de nos vacances ! En gros on a droit à une soupe, qui ressemble plus à de l’eau chaude avec des oignons, ainsi qu'à des nems vraiment pas bons . Et bien sûr, pour tout ce qui a l’air à peu près bien sur une carte optionelle, il faut débourser un gros supplément ! Et revoilà notre connard de guide qui essaie de nous refourguer un poisson grillé à… 100 000 Dongs  ! (à tire de comparaison une bonne soupe, c’est 10000, un très bon repas 40000, et une chambre d’hôtel pour deux 120000). Mais il touche une commission ou quoi ?? Finalement pas mal des autres touristes du groupe se laissent tenter...et seront servis bien avant nous. Une sorte de "récompense" ...
Comme on apprécie que moyennement ce repas, on part se balader un peu aux alentours. Le village, assez pauvre, ne présente pas grand-chose d’intéressant. On revient donc à la paillote et comme par hasard il n’y a plus personne qui travaille sur les feuilles de riz et sur les objets d’artisanat. Et oui, la démo terminée ils n’ont plus besoin de faire semblant de travailler  : on n’était pas censé revenir sur nos pas.

On débarque sur une deuxième ile. Il y a une espèce de palmeraie vraiment chouette . Mais pas le temps de rêvasser, nous voilà déjà assis pour boire un thé et écouter de la musique traditionnelle. Franchement c’est du foutage de gueule : ces mecs ne sont pas plus musiciens que moi  ! C’est très dissonant et très désagréable ! Je pense que ce sont des villageois du coin qui se déguisent et vivent grâce aux pourboires… En plus le guide, qui a un micro, n’arrête pas de tchatcher et de sortir ses blagues foireuses . C’en est trop, on se casse en attendant que le massacre soit fini.
On ne s’éloigne quand même pas trop, histoire de pouvoir entendre lorsque c’est fini, et on aperçoit une espèce de hangar, avec un mec qui glande devant. On se demande bien ce qu’il y a là-dedans ! Nous nous approchons et le type, très sympa, nous invite à nous assoir à sa table et à prendre un thé ! Ah ça c’est cool  ! Malheureusement, on est une nouvelle fois bloqués par la barrière de la langue : je n’arrive même pas à lui dire que je m’appelle Christophe. Et comme il ne sait pas lire, mon lexique n’est cette fois d’aucun secours. On passera donc un bon quart d’heure en sa compagnie en se regardant et en souriant . Ambiance un peu bizarre, mais on est bien contents d’avoir fait cette rencontre  !
En revenant au resto, nous nous faisons poursuivre par des chiots qui aimeraient bien nous croquer les mollets ! Vu leur taille de microbe, ils ne sont pas bien dangereux, mais ils font un bruit pas possible. Du coup notre retour dans le groupe est loin d’être discret… Je crois qu’on est définitivement catalogués comme les gros boulets de notre groupe

Nous repartons ensuite dans des petites barques qui nous servent à changer d’ile. Ah là enfin on fait un truc vraiment sympa  ! J’essaie d’apprécier le plus possible, car j’imagine bien que ça va être court.
Nous débarquons dans une « fabrique » de bonbons ; qui bien sûr fait également boutique  ! Immédiatement, le guide reprend son rôle de VRP et nous informe qu’on peut acheter 5 paquets pour le prix de 4. C’est sûr, il a sa part sur chaque vente !
Sur le stand, il y a des petites fioles de Vin de Serpent. Comme je ne sais pas trop si je dois croire les Vietnamiens de Sapa qui m'ont appris que de la bile et du venin de serpent entrent dans la composition du breuvage, je décide de demander à notre cher guide. Mais tout ce que ce con veut me dire, c’est que c’est bon pour le sexe et qu’il faut absolument que j’en achète . Quel connard  ! Du coup je regarderai sur Wikipedia en rentrant !

Mais cette belle journée de visites touche à sa fin et cette fois on reprend le bus pour de bon. Arrivés près de Saigon, je remarque des tas de projets immobiliers. Certains concernent des résidences de luxe, avec des buildings de verre et des lacs artificiels ! C’est clair que le pays se transforme.

En tout cas Sindy et moi on est bien d’accord pour dire que les excursions organisées c’est fini  !


Retour à Ho Chi Minh

C’est notre dernier jour à Saigon, car demain on repart en avion pour Hanoi. On va essayer d’en profiter un max  !

Nous allons donc visiter le musée des « Atrocités de Guerre Américaines » qui est parait-il très intéressant, malgré un nom qui ne laisse pas présager d’une objectivité impartiale … A l’entrée ça commence mal : la guichetière essaye de nous vendre les billets à 80000 alors qu’on sait qu’ils sont à 30000. Putain, même dans les trucs officiels, on essaie de nous arnaquer  !
Pour ce qui est de la visite, effectivement, c’est le musée des atrocités ; il y a des tas de photos de mecs brûlés au napalm et même… des fœtus difformes exposés dans des bocaux ! C’est quand même plutôt glauque ! Et ce n’est ben sûr pas objectif. Si bien évidemment les Américains n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère et n’ont pas hésité à bombarder des populations civiles, les Viêt-Cong n’étaient pas des enfants de cœur n’ont plus ! Mais de ce coté là silence complet… Bon ce n’est pas étonnant : le Vietnam reste une dictature communiste et un peu de propagande ne fait pas de mal  !
D’ailleurs une classe venue pour visiter, est assise devant une guide qui, comme avant-hier, les « instruit » à l’aide d’un mégaphone

Mais malgré tout ça, ce n’est pas inintéressant  ! Faut reconnaitre que la guerre c’est quand même crade et ici on s’en rend mieux compte que dans n’importe quel musée occidental que j'ai visité jusqu'à présent. On visite même les minuscules cellules utilisées pour emprisonner les communistes par… les colons français  ! Et puis il y a une exposition sympa à l’extérieur avec des avions et des chars d’assaut .

Une bonne visite donc ! Nous nous dirigeons ensuite vers le zoo de la ville, mais en chemin Sindy s’arrête car elle a repéré une vendeuse de « dessert aux trois couleurs » . Avant de partir, à Paris, nous sommes allés dans un resto Vietnamien et Sindy a pu y gouter cet excellent dessert. Malheureusement, depuis notre arrivée ici, pas moyen d’en trouver. A se demander si les plats de ce resto Parisien correspondent bien à ce qui est mangé au Vietnam
Mais là, dans la rue, un petit stand ne payant pas de mine en vend des verres ! On en prend donc deux, mais pour une raison inconnue, la vendeuse veut absolument nous refourguer un dessert à base de haricots rouges à la place du "dessert aux 3 couleurs" qui est, lui, à base de lait de coco ! Un jeune passant dans le coin nous sert de traducteur et nous apprend que les occidentaux ne digèraient pas la noix de coco … Comme, d’expérience, on doute un peu de cette affirmation (et on pense plutôt que les haricots sont un ingrédient meilleur marché ), on insiste et on fini quand même par avoir gain de cause . En revanche ce serait peut-être pas une mauvaise idée, tant quelle pense à notre santé, de lui suggérer de ne pas mettre trop de glace pilée … Oh malheur ! Cette fois c’est limite si on ne se fait pas engueuler ! On repart donc avec des glaçons, qu’on jettera un peu plus loin

Le zoo est vraiment très sympa  ! Bon, les animaux sont un peu les mêmes que dans les autres zoos, mais il y a beaucoup moins de bruit que dans le reste de la ville. Ca fait du bien un peu de calme, par comparaison avec le brouhaha non stop de la circulation dantesque d’Ho Chi Minh Ville ! Un truc qui me fait quand même bien triper, c’est que pour nourrir les pythons, ils enferment un lapin dans leur vivarium … Je ne sais pas si les pauvres bêtes savent ce qui les attend lorsque le serpent aura une petite fringale, mais c’est clair qu’on n’aurait pas vu la même chose au zoo de Vincennes .

En revenant dans le centre, on aperçoit une meuf qui vend des waffles. C’est super bon ! Et en plus pas cher du tout : une vietnamienne en achète un sachet pour seulement 5000. On en prend donc un également, mais pour nous ce sera… 32000 ! On va pas se laisser baiser comme ça alors on négocie sec. Et on a franchement du mal à l’avoir pour 5000. Tellement que la vendeuse essaie même d’alléger le sachet
On a à peine le temps de le terminer qu’un énorme orage éclate. C’est comme ça ici : soudain et très violent !

Comme tous les soirs depuis que nous sommes à Saigon, nous dînons dans une cantine populaire du marché. A la fin de notre repas, nous entendons une forte déflagration et toutes les lumières des bâtiments d’en face s’éteignent ! Nous n’en saurons jamais plus…