LE MACHU PICCHU

Le Chemin de l'Inca

5h20.
Beuuh, il faut encore se lever tôt !

Mais cette fois c’est pour la bonne cause car nous partons pour le mythique « Chemin de l’Inca » qui nous mènera, à travers la forêt tropicale, jusqu’au Machu Picchu !

Comme l’Etat interdit les randonnées sur le Chemin sans guide officiel, nous sommes passés par Jimmy qui a tout organisé. Nous retrouvons donc un australien dans le train qui nous emmène au « km 104 », début de notre périple.
Cool ! Nous ne sommes que trois, plus un guide, c’est très prometteur ! En plus moi j’aime bien parler aux étrangers et pendant nos 3h de train nous aurons grandement le temps… même si notre Aussie a un accent à couper au couteau !

Dans le train, première surprise, il part à l’heure ! Remarquez, vu le prix du billet, 65$ pour les étrangers , c’est plutôt heureux.
Deuxième surprise plus déroutante : le train monte une côte pour passer la montagne nous séparant de la Vallée Sacrée. A un moment, il ralentit de plus en plus, s’immobilise et… repars en arrière en accélérant ! Tout le monde se regarde inquiet : que se passe-t-il ? Les freins ont-ils lâché ? Va-t-on s’écraser comme des merdes en bas ???
En fait comme il est trop coûteux de construire une voie ferrée en lacet, comme on le ferait chez nous, elle monte en zigzag. A la fin de chaque tronçon, le train change de sens et avant de se retrouver sur le tronçon suivant, qui monte, le train repart en arrière, comme hors de contrôle. Même quand on le sait c’est flippant comme effet !

Après quelques hésitations sur notre arrêt, nous finissons par descendre du train au milieu de nulle part : le km104, début de notre randonnée.
Il faut savoir que pour des raisons de temps, nous faisons la version courte du Chemin de l’Inca, en deux jours. La version complète part du km 89 et dure quatre jours.
En tout cas, il y a quand même foule ! Heureusement, une fois partis avec notre guide, nous perdrons cette impression.

Le Chemin est vraiment chouette : nous grimpons dans la montagne pour traverser de la forêt tropicale et nous tombons sur des ruines de villes Incas qu’on dirait sorties d’un film d’aventure ! C’est trop chanmé !
L’Australien est très sympa, mais il semble moins enthousiaste. En fait, il ne s’intéresse et ne connaît pas trop l’histoire du pays, et il est moins dépaysé que nous, car il y a ce genre de forêt chez lui. Tant pis, nous en tout cas on kiffe bien, même si, pour suivre la cadence du guide, on ne peut pas prendre autant de photos qu’on voudrait.

Le midi nous faisons une petite pause casse-croûte et notre guide nous demande notre religion. A la réponse de Nimbus, elle croit qu’il est « Evangéliste Advantiste » !
Nous en profitons pour lui retourner la question et nous apprenons qu’elle est catholique. Normal. Sauf qu’en même temps elle croit en la déesse Mère : Mamacocha ! Comme ça nous semble un peu incompatible on lui fait part de notre surprise et elle nous apprend que la plupart des catholiques du pays ont gardé certaines croyances de leurs ancêtres, et ce de façon tout à fait naturelle !
Nous apprenons de même que certains prêtres catholiques participent à la l’Inti Raimi : la Fête du Soleil. Où un lama est sacrifié ! Souvenez-vous de la méthode que j'ai décrite précédemment …

Très intéressant !

Après ça nous reprenons la route pour le Machu Picchu que nous finirons par atteindre via la Porte du Soleil.
La vue est bluffante !
En chemin, je remarque une drôle de fourmi colorée : d’un bleu brillant, avec des ailes rouges ! Elle est très jolie, je décide donc de la prendre en photo. Comme elle est également énorme, je met mon doigt à coté, afin de servir de référence pour l’échelle.
La guide me voyant faire, me dit d’arrêter tout de suite : si cette bestiole me pique, c’est une grosse fièvre assurée !
Ah, ouais j’avais oublié : on est dans la jungle et pas à Fontainebleau… Cette charmante bébête, s’appelle une firefly. Son but est de pondre ses œufs dans la tête d’une tarentule afin que les larves s’en nourrissent une fois nées. Charmant !
Ah… mais attendez… ça veut dire qu’il y a des tarentules dans le coin !?!
Je vais faire plus attention ou je met mes doigts…

Nous arrivons donc finalement au Machu Picchu par le haut, et après l’avoir littéralement mitraillé de photos, Nimbus et moi descendons au village le plus proche à pied. Et oui, la visite du site est pour le lendemain !
Cette dernière marche avant le coucher du soleil nous permet de profiter encore un peu de la forêt tropicale.

Arrivés en bas, direction la piscine : et oui, le village a été construit sur des sources d’eau chaude. Ca va bien nous détendre après une journée de marche dans l’humidité et la boue !
Nous passons donc deux heures à nous prélasser dans des bains remplis de touristes américains. Agua Calientes, étant située au pied du monument le plus visité d’Amérique Latine est en effet submergée de touristes. En haute saison ça doit être l’enfer !

Soudain, toutes les lumières s’éteignent ! La moitié de la ville est privée de courant !!
Pas de bol, croyant être de retour dans la civilisation, nous avons laissé nos lampes de poche dans la chambre d’hôtel… Le retour est donc assez épique, d’autant plus qu’il se met à pleuvoir à torrents !
Nous ne tardons pas à nous coucher, car une fois de plus nous allons devoir nous lever tôt pour… visiter le Machu Picchu !

Le Machu Picchu

Il pleut !!!
Mince ! On a eu beau temps jusqu'ici et pour notre visite du plus fameux site péruvien on a droit à un déluge !!!

Mais bon, on est quand même hyper-motivé : on s'est pas levé à 5h20 pour rien ! Par contre tête de mort à notre guide qui est en retard. Enfin c'est de notre faute : depuis le temps qu'on est dans le pays on aurait dû le prévoir... En attendant, on tchatche une serveuse.

Arrivés sur place, c'est époustouflant ! La pluie laisse peu à peu place à une sorte de brume ce qui donne une atmosphère magique !
Notre guide nous fait visiter pendant 3h les moindres recoins du site, avec des tonnes d'explications. Pour nous c'est la révélation : c'est la première fois que l'on visite un site avec un guide. Du coup, on arrive même a comprendre rétrospectivement les bribes d'informations glanées en nous incrustant dans des groupes au cours des derniers jours !

Une fois la visite terminée, nous restons sur place pendant quelques heures afin de profiter pleinement du lieu ! En plus il fait beau, maintenant !

Nous visitons le site dans les moindre recoins et nous finissons par tomber sur un groupe de lamas super sympas que je ne peux m'empêcher de prendre en photo...

Puis nous décidons de grimper au sommet du pic qui domine les ruines de plus de 300 mètres : le Huayna Picchu. En effet, non seulement la vue doit vraiment être chouette de là-haut, mais nous avons de plus appris qu'il y a également des constructions. On avait déjà remarqué que les Incas aimaient bien construire dans les endroits les plus inaccessibles...

Au tout début du chemin menant au sommet, nous devons pointer à un poste de garde qui note nos noms et l'heure d'arrivée. Je me demande bien pourquoi ???
En tout cas, la montée est assez ardue. La fin nous fait même passer par de minuscules passages creusés dans la roche. Mais arrivés en haut...

C'est le choc ! Putain faut pas avoir le vertige !
Le sommet est relativement étroit et partout autour de nous le Vide ! C'est très impressionnant !

Après avoir profité de la vue nous décidons de redescendre, mais nous devons emprunter un autre chemin qu'à l'aller. Et là on se rend compte qu'il ne faut vraiment pas avoir le vertige...
Les escaliers que l'on doit descendre sont complètement oufs ! A gauche un mur, à droite 700 mètres de vide. Ni Nimbus, ni moi ne sommes très rassurés. Personne que nous croisons en fait !
Et comme il a plu, nos chaussures glissent...

En fait nous apprendrons que le poste de garde note les noms des courageux visiteurs où cas où ils ne pourraient redescendre seul. En tout cas, chose impensable en France, nulle part nous n'avons été prévenus que la balade présentait quelques difficultés. Tout le monde est pris par surprise.

Après une difficile, mais mémorable redescente, il nous faut quitter les lieux afin de prendre le train. Nous descendons donc par le même chemin que la veille au soir, à travers la forêt. Mais pour me remettre de mes émotions, je ne peux m'empêcher de m'acheter un coca.
Je fais d'ailleurs bien rire Nimbus qui trouve que j'ai l'air d'un cake avec mon coca, et mon bob. M'en fous, mon coca est super bon !

On est quand même dégouté de repartir de là, mais heureusement dans le train on fait connaissance avec un Brésilien super sympa avec qui on va discuter des heures. Il est vraiment cool et fait même des courts-métrages !
Bien sûr on parle de nos voyages respectifs, et je lui raconte qu'au cimetière Nazca j'ai hésité à prendre un petit bout de tissu de momie comme il en traînait partout (cf. la page de description de Nazca). Je ne l'avais pas fait, car après réflexion je trouvais ça un peu glauque... Le Brésilien rigole bien, car lui aussi est allé visiter ce cimetière... et sort de son sac un petit bout de fémur !... Eurk !

Arrivés à Cuzco, notre compagnon australien se barre sans nous dire au revoir. Je crois qu'il nous fait la tête parce qu'on a pas arrêté de parler au Brésilien, mais lui n'avait pas les mêmes centres d'intérêt que nous. Dommage.

En tout cas, je suis quand même content d'être revenu à l'hôtel de Jimmy : il est temps de prendre une bonne douche !
Ah merde, y'a pas d'eau...